«Les mots des autres pour le dire»: Voix vulnérables et expérience relationnelle dans quelques textes de Laurent Mauvignier
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Abstract
La question relationnelle se retrouve avec éclat dans le paysage littéraire actuel. Les auteurs contemporains s’emparent de projets d’écriture qui englobent plus largement les vies ordinaire, minuscules ou les états de vulnérabilité. Cette littérature remédiatrice[1] donne à entendre la voix des « sans-parts[2] » et met en lumière les liens faibles[3] ; embrassant la relation[4] pensée par Édouard Glissant. Ma communication empruntera cette porte d’entrée vers l’expérience intérieure et son rapport au monde, à travers quelques textes de Laurent Mauvignier. Dans ses textes, la relation à soi-même et à l’autre s’y décline à travers les voix de vies « mineures » ou marginales, bouleversées par un événement dramatique. Au sein de ces livres de voix où polyphonie et monologues intérieurs abondent, la voix comme présence au monde, contribue difficilement à la possibilité d’un nous. J’analyserai comment l’écrivain informe la question relationnelle « à l’épreuve des liens[5] », en quête d’un ouvert: enfermés dans une parole empêchée, ces êtres en rupture cherchent à entrer en relation et éprouver leur rapport au monde. Mauvignier creuse un «langage intérieur» infiniment riche, afin de dire la blessabilité (injurability) et la vulnérabilité existentielle des sujets