Récits d’enfances mineures dans les Amériques Noires

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Pauline Franchini

Abstract

Au croisement des études culturelles, postcoloniales et de genre, ma recherche interroge la notion de littérature mineure à partir de l’œuvre d’auteurs et d’autrices du Brésil, de la Caraïbe et des États-Unis, qui écrivent à la fois pour les adultes et pour les enfants. Pour les deux lectorats, leurs ouvrages portent sur l’histoire et la mémoire esclavagistes et coloniales et leurs répercussions dans les sociétés améri­caines contemporaines. Ma thèse de doctorat identifie les caractéristiques de cette littérature de jeunesse postcoloniale selon une approche relevant à la fois de l’étude des poétiques comparées et de la sociologie. Elle examine les processus de minoration ou de légitimation à l’œuvre lorsqu’un·e écrivain·e périphérique et minoritaire publie dans un genre littéraire ou un secteur éditorial considéré comme mineur, la littérature de jeunesse. Pour le Congrès de l’ICLA, je souhaite présenter une étude comparée des récits d’enfance (autobiographiques ou non) de quatre romancières contemporaines afrodescendantes nord-américaines et brésiliennes : Maya Angelou, Toni Morrison, Carolina Maria de Jesus et Conceição Evaristo. Il s’agira d’étudier la poétique des «enfances mineures» dans un corpus à plusieurs échelles de minorité(s), constitué de plumes du canon postcolonial, primées et traduites internationalement, mais aussi de voix plus marginales et encore peu reconnues dans leur pays. Les romancières de la favela appartiennent en effet à ce que la critique brésilienne nomme parfois le «quilombo» éditorial, du nom de la contre-culture de résistance des esclaves marrons.

Published: Nov 14, 2022

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Section
Minorities and/in Literature