Deux cases de „roman-monde“: „Tout-monde“ de Édouard Glissant et „Midnight's Children“ de Salman Rushdie

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Mattia Bonasia

Abstract

L’exposé souhaite comparer les romans Tout-monde (1993) de Édouard Glissant (1922-2011) et Midnight’s Children (1981) de Salman Rushdie (1947- ) en les lisant comme cases d’étude du «roman-monde» théorisé par le même Glissant dans Poétique de la Relation (1990), c’est-à-dire comme la réécriture «créolisée» de la structure discursive du colonisateur.


La migration de la propre terre d’origine (Martinique et Inde) vers la terre du colonisateur (France et Angleterre) fait percevoir aux deux écrivains ses natures de «hommes-traduits», c’est-à-dire de sujets entre-deux cultures et histoires. Dans les deux romans cette expérience permet la déconstruction de l’auctorialité occidentale vers la création d’un «auteur-rhizome»: un «pacotilleur» d’une « mer d’histoires » qui se démultiplie dans des différentes « identités-relation » dialoguant dans le texte. Il en découle une structure romanesque qui nie la logique narrative occidentale cause-effet, s’appuyant sur le retour «à spiral» de motifs thématiques et formels, sur la déconstruction du canon grâce à l’hybridation des sources et des genres littéraires à la fois européens, américaines (Glissant) et orientales (Rushdie), et surtout sur la polyphonie des voix et des langues. En fait la langue du colonisateur (français et anglais) ne vient pas abandonnée (comme dans autres expériences postcoloniales), en revanche elle est «créolisée» à travers des processus d’oralisation et de pluralisation à partir du créole, de l’italien e de l’anglais (Glissant), du dialecte de Bombay, de l’urdu et de l’arabe (Rushdie).

Published: Nov 14, 2022

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Section
Colonial, Postcolonial, Decolonial and Neocolonial Experiences