Quelle place pour la mer Noire dans la construction du trauma?
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Résumé
Dans La crise de la culture, Arendt, en se focalisant sur la crise de l’éducation en Amérique, observe qu’une « crise nous force à revenir aux questions elles – mêmes et requiert de nous des réponses », à condition de ne pas y répondre avec des idées toutes faites – des préjugés (Arendt 1972 : 225). Comment réagissent à la crise historique, esthétique, les littératures qui y font face, en particulier lorsqu’il s’agit des petites littératures ou des littératures des minorités ? Si la littérature mineure « n’est pas celle d’une langue mineure », mais « plutôt celle qu’une minorité fait dans une langue majeure » (Deleuze & Guattari), le terme ne pourrait pas s’appliquer à la littérature géorgienne. Serait – il mieux de parler de « petite littérature » ? Ces questions seront abordées avec celles que pose la littérature confrontée à l’Histoire, lorsque sa propre survit est remise en question. Notre proposition se propose d’examiner les œuvres littéraires géorgiennes composées en exil en France dans les années 1920 – 1940, en parallèle avec celles écrites sous le régime soviétique. Issus des bouleversements mondiaux, en contact avec les littératures majeures, comment ces textes, compréhendent – ils le trauma et l’expérience traumatique (Toros 2021 ; Merridale 2000) qui les régissent et quelle place ici pour la mer Noire (lieu réel et/ou imaginaire) ?